Pjedìmont, 22 avril 2025 — Par la rédaction d’ARTA
C’est un événement historique pour le monde de l’artisanat albanovais : la Matriarche Armàlina Csilàn a inauguré ce matin la Manìfature matriàrcjâl, première manufacture nationale placée sous l’autorité directe de la République. Ce projet d’envergure, porté par la Coalìzion Purpùverde, ambitionne de relancer la production artisanale locale tout en affirmant l’indépendance économique d’Albanuova.
Installée dans un bâtiment sobre mais majestueux aux abords de Pjedìmont, la Manìfature regroupe dès son ouverture une trentaine d’artèszan, spécialisées dans les métiers du textile, du cuir, de la céramique, et des arts rituels. Selon la Matriarche, cet établissement « est destiné à devenir le cœur battant d’une économie albanovaise fondée sur la qualité, la durabilité et la transmission. »
Parmi les premières œuvres présentées : la Lancsè di Vuardiè, une arme rituelle forgée pour les Vuardiànis, les gardiennes d’élite de la République. Gravée de symboles lunaires et solaires, elle incarne l’alliance entre la tradition spirituelle et l’exigence technique. Elle sera portée pour la première fois lors de la prochaine Gnot desz Vuardiànis.
La Manìfature fonctionnera en réseau avec les coopératives locales (aziènde), les assemblées des paisz et les artisanes indépendantes souhaitant s’inscrire dans un modèle économique coopératif. À terme, elle devrait offrir un débouché structurant pour les produits du territoire, tout en proposant des formations aux jeunes générations.
« Redonner sens au travail, redonner place à la main, redonner pouvoir à la communauté : c’est cela que nous inaugurons aujourd’hui », a déclaré Armàlina Csilàn devant les caméras d’ARTA. La Matriarche a rappelé que cette initiative s’inscrivait dans le programme de relance économique, aux côtés de projets ferroviaires, agricoles et éducatifs.
Le bâtiment qui accueille aujourd’hui la Manìfature matriàrcjâl est un ancien site industriel emblématique du port de Pjedìmont. Construit en 1911, il s’agissait à l’origine d’une usine de tissage et de filature de linzûi, ces linges sacrés utilisés dans les cérémonies du culte gémélis. L’usine employait à son apogée plus de cent ouvrières, et ses productions étaient acheminées par barge vers les autres paisz côtiers.
Fermée dans les années 1980 à la suite du déclin de l’industrie textile locale, l’usine est restée longtemps désaffectée. Elle figurait sur la liste des bâtiments en péril du littoral de Pjedìmont, avant d’être rachetée par l’État dans le cadre du programme de reconversion du front portuaire, impulsé par la Coalìzion Purpùverde.
Restauré avec soin, l’édifice conserve sa structure en brique rouge et ses verrières d’époque, tout en intégrant des ateliers modernes et écoresponsables. Le bâtiment allie aujourd’hui mémoire ouvrière et création contemporaine, dans un geste fort en faveur de la transmission, du patrimoine, et de la souveraineté artisanale d’Albanuova.
