Le contingent édoranais était parvenu à destination. Le général de Castro-Pombal se présenta au Palais matriarcal.
Le général de division Louis-Alexandre de Castro-Pombal, à la tête du contingent édoranais, descendit de son véhicule militaire devant le Palais matriarcal de Pjedìmont. L’austère bâtiment, symbole du pouvoir matriarcal, se dressait avec majesté sous le ciel lumineux d’Albanuova. Autour de lui, les soldats édoranais, impeccablement alignés, attendaient les ordres. Le général ajusta son uniforme, puis s’avança vers l’entrée principale où une femme élégante et sereine l’attendait.
Paulà Nonìs, l’assistante de la Matriarche, l’accueillit avec un sourire courtois, bien que marqué par l’urgence de la situation.
Paulà Nonìs : « Général de Castro-Pombal, soyez le bienvenu à Albanuova. Je suis Paulà Nonìs, assistante de la Très honorable Matriarche Armàlina Csilàn. Nous vous remercions profondément pour votre promptitude et votre soutien en ces temps difficiles. La Matriarche et la Zontè vous attendent pour discuter des opérations à venir. »
Le général hocha la tête avec gravité.
Paulà Nonìs : « Suivez-moi, Général. »
Elle le conduisit à travers les vastes couloirs du palais, où le silence imposant contrastait avec l’agitation à l’extérieur. Arrivés devant une grande porte ornée du symbole de la République matriarcale, Paulà frappa doucement avant d’ouvrir, invitant le général à entrer.
Dans la salle de réunion, la Matriarche Armàlina Csilàn, entourée des deux autres membres de la Zontè, Clejà Morszàn et Nadàlia Cosznìteis, se leva à son approche. Elle s’avança vers le général avec un sourire reconnaissant.
Armàlina Csilàn : « Général de Castro-Pombal, votre arrivée est un immense soulagement pour notre nation. Au nom d’Albanuova, je vous remercie sincèrement, vous et vos hommes, pour votre aide précieuse. Votre présence ici témoigne de l’amitié et du soutien inestimable d’Edoran. »
Dans la chaleur étouffante de l’après-midi, le convoi officiel de la Matriarche traverse les paysages calcinés de Nicùlie. La route, bordée par des arbres noircis et des collines brûlées, témoigne de la violence des incendies qui ont ravagé la région ces dernières semaines. Armàlina Csilàn, la Matriarche d’Albanuova, est assise dans la voiture de tête, son visage marqué par la gravité de la situation. À ses côtés, Clejà Morszàn, membre influente de la Zontè et conseillère de confiance, partage son inquiétude.
Clejà Morszàn : La situation ici est pire que ce que nous imaginions, Armàlina. Les rapports que nous avons reçus ne capturent pas l’ampleur de la destruction.
Armàlina Csilàn : C’est au-delà de tout ce que j’avais pu imaginer. Tant de vies bouleversées… Nous devons montrer notre soutien et prendre des mesures immédiates pour aider ces femmes à reconstruire leurs vies.
Le convoi arrive dans un petit village de Nicùlie, où les habitants se sont rassemblés autour du centre communautaire. Des tentes d’urgence ont été érigées, et les équipes de secours s’affairent à distribuer de l’eau, des médicaments et des vivres. À leur arrivée, la Matriarche et Clejà Morszàn sont accueillies par la Szindàca du village, Pirà Muszìr, qui les guide à travers les installations.
Pirà Muszìr : Matriarche, Clejà, merci d’être venues si rapidement. Nous avons perdu tellement… des maisons, des récoltes, et certaines d’entre nous ont même perdu des proches. Mais votre présence ici redonne de l’espoir à ces femmes.
Armàlina Csilàn : Pirà, ce que vous avez traversé est inimaginable. Je veux que vous sachiez que vous n’êtes pas seules. La République toute entière est à vos côtés. Nous allons mobiliser toutes les ressources nécessaires pour reconstruire Nicùlie, et pour aider chaque femme ici à retrouver un foyer et une vie digne.
Elles se dirigent ensuite vers une tente où sont rassemblées des victimes, assises en cercle, les visages marqués par la fatigue et le désespoir. Armàlina s’agenouille auprès d’une vieille femme, lui prenant les mains dans les siennes.
Armàlina Csilàn : Quelle est votre nom, chère amie ?
Vieille Femme : Mianà, Matriarche. J’ai tout perdu. Mes champs, ma maison…
Armàlina Csilàn : Mianà, je suis ici pour vous dire que nous allons tout faire pour que vous ne soyez pas oubliée. Vous avez donné tant à cette terre, et maintenant c’est à nous de vous soutenir. Ensemble, nous rebâtirons ce village, pierre par pierre.
Clejà Morszàn, debout à côté de la Matriarche, se tourne vers le groupe rassemblé.
Clejà Morszàn : Nous savons que les mots ne suffisent pas. C’est pourquoi nous allons veiller à ce que des actions concrètes soient prises. Des fonds d’urgence seront débloqués pour la reconstruction des maisons, et nous mettrons en place des programmes de soutien pour que vous puissiez reprendre vos activités agricoles le plus rapidement possible.
Les femmes présentes, touchées par ces paroles, commencent à murmurer entre elles. L’espoir commence à renaître dans leurs yeux. La Matriarche se relève et, avec un sourire réconfortant, prend congé de Mianà.
Armàlina Csilàn : Restons fortes, pour Nicùlie, pour Albanuova. Ce n’est que le début de notre action. Nous reviendrons pour vous soutenir à chaque étape.
Les deux femmes quittent le centre communautaire, déterminées à faire tout ce qui est en leur pouvoir pour aider Nicùlie à se relever. Le voyage à travers la région sinistrée les marque profondément, mais il renforce également leur engagement envers leur peuple et leur mission.